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Ciné Critique
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31 mai 2014

Désiré, un court métrage d'Albert Dupontel

Les bébés ça glisse comme dans du beurre ! 

                                                      Désiré

Désiré est la première réalisation d'Albert Dupontel, on peut remarquer, tout au long de son court métrage, un goût prononcé pour les univers surréalistes, dérangeants, cherchant à mettre le spectateur mal à l'aise. Il faut savoir qu'avant de se mettre au cinéma, Dupontel était avant tout un humoriste, mais déjà un humoriste qui dénonçait les problèmes de la société française. Ici nous avons donc une vision futuriste de ce que serait les accouchements dans un futur proche, diriger à l'aide des machines un peu comme aujourd'hui avec les robots d'assistance chirurgicale.

 

On présente tout d'abord la femme concernée par l'accouchement, ou plutôt l'intérieur de son utérus, entrée en matière plus que significative n'est-ce pas. Ce qui est intéressant avec Dupontel c'est qu'il ne fera jamais dans le conventionnel, d'ordinaire on aurait commencé avec le plan sur la sage-femme mais quoi de mieux qu'un utérus pour nous mettre en situation. Tout au long du court métrage il essaye de nous dire que la technologie n'est pas obligatoirement un bien mais en même temps, elle peut donner une facilité, facilité traduite par la patiente décontractée. Mais il cherche à nous mettre mal à l'aise avec des machines étranges, une sage-femme peu joviale, le très gros plan sur la bouche de la patiente en train de mâcher un chewing-gum. Il faut savoir que le très gros plan représente un point de vue auquel le spectateur est rarement confronté au quotidien (si ce n'est dans un couple), il est là pour empêcher de diriger le regard du spectateur ailleurs, afin de le mettre dans une situation peu confortable. Dupontel est un réalisateur qui sait mettre en scène pour déstabiliser le spectateur, que ce soit avec l'échelle de plan, les angles de caméras, ou encore une personne qui brise le quatrième mur comme dans Le Créateur. Dupontel cultive à merveille l'étrangeté, de part les sons peu rassurants, des poupées très amochées (comme si le bébé allait être un monstre), et même une musique punk pour « détendre » la patiente. Le court métrage pratique un humour noir plus que flagrant, avec des médecins qui ne se fient qu'à la technologie et non à leurs compétences (si ils en ont) et des dialogues hilarants comme Dupontel sait les écrire. De même on aborde le thème de la génétique lorsque la sage-femme donne les facultés et faiblesses du nouveau né, que l'on pourra retrouver dans un film tel que Gattaca. Il faut savoir que Dupontel a aussi étudié la médecine, il connaît donc ce milieu et cela se ressent ne serait que sur sa vision des futures possibilités technologiques (dont nous sommes proches aujourd'hui). On peut même remarquer un hall d’hôpital délabré, ceci traduisant sans doute les conditions de travail difficiles dans ce milieu, mais cette vision n'engage que moi bien entendu.

 

En définitive c'est un court métrage d'humour noir, mais aussi engagé, que nous offre Albert Dupontel, ce film représente le début d'une grande carrière de cinéaste que l'on peut qualifier d'underground. Petit bijoux français qui traduit certains problèmes d'actualités, aujourd'hui plus que jamais avec les assistances robotiques auprès des chirurgiens et les différents problèmes que subissent les hôpitaux, le tout sur le ton de l'humour, car quoi de mieux que l'humour pour dénoncer un problème sans pour autant vouloir se tirer une balle dans la tête.

 

 Lien: http://www.dailymotion.com/video/x4kiw_de-sire-dupontel-court-me-trage_creation

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